mercredi 21 octobre 2015

À Rennes, la colocation n'est pas un handicap

À Rennes, en Ille-et-Vilaine, jeunes étudiants en situation de handicap et jeunes valides apprennent à vivre ensemble. Ils partagent un appartement en colocation. Une expérimentation inédite qui porte ses fruits partout en France.

L’aventure cinématographie du film « Intouchables » semble se prolonger. Marion, 18 ans, étudiante en prépa orthophoniste souffre d’une maladie génétique rare. Geoffray, 21 ans, étudiant en anglais, est infirme depuis la naissance. Avec Lauriane, 18 ans, étudiante en Histoire et Célia, 19 ans, étudiante aux Beaux-Arts, ils ont fait le choix d’une colocation peu ordinaire depuis un mois près du centre-ville.
Ces quatre étudiants cohabitent dans un immense appartement bénéficiant d’aménagements spécifiques. Un projet initié par Archipel Habitat, Handisup Bretagne et l’association Maison en Ville. « Nous voulions créer des logements non stigmatisants. Tous les étudiants sont égaux dans leurs études », explique Axelle Verny, coordinatrice de la Maison en Ville. Une première à Rennes (Ille-et-Vilaine).
Dans cet appartement neuf de 110 m2 en périphérie du centre-ville, une grande pièce de vie, une terrasse de 60 m2, quatre chambres toutes équipées d’une salle de bain adaptée. Les espaces sont larges, avec des zones de circulation faciles pour les fauteuils. Les prises sont à hauteur, les portes larges et certaines pièces sont équipées d’éléments domotique.
« Pas d’infirmière ! »
Après avoir passé son enfance dans les centres médicaux, notamment à Kerpape dans le Morbihan, Geoffray franchit un cap cette année. « Mais pas question d’avoir une infirmière à la maison, plaisante le jeune homme. Nous sommes autonomes. L’entraide qu’il peut y avoir entre nous est naturelle et pas liée au handicap. Il n’y a aucun engagement dans ce sens-là. » Et justement sur le plan de l’autonomie, rien à redire. « Tout est fait pour qu’on se sente bien. » Chacun paie 280 € par mois, charges et Internet compris.
Sur le plan humain, Marion y voit une colocation comme une autre : « Je ne voulais pas être mise dans une case pour handicapés, je ne me résume pas à ça. Là, nous sommes tous mélangés, je suis très enthousiaste à l’idée de vivre une expérience de vie en communauté, quelles que soient nos différences. J’arrive de Savoie sans connaître personne. C’est rassurant de se retrouver à plusieurs. »
Dans cet espace de vie, la priorité est donnée à la rencontre. « On arrive à dîner quatre soirs par semaine tous ensemble »,énoncent fièrement les jeunes colocataires. Sans compter les moments de complicité, « comme n’importe quelle colocation !Nous recherchons avant tout des relations vraies qui font du bien, le reste viendra avec. »

Sources : Ouest-France

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