vendredi 30 octobre 2015

Une annonce, 30 appels en quinze minutes : la galère des coloc’ d’expat’ à Cork

La pénurie de logements s’est aggravée en Irlande ces cinq dernières années, sous la pression de l’afflux de jeunes Européens venus travailler pour les Amazon, Apple, Facebook et autres PayPal.
(De Cork) Dans les deux plus grosses villes d’Irlande, à Dublin et Cork, où se sont installées de nombreuses grosses entreprises américaines comme Facebook, PayPal, Amazon ou Apple, les prix des locations immobilières n’ont cessé de grimper ces cinq dernières années. En moyenne, les loyers ont encore augmenté de 7,1% au deuxième trimestre 2015 par rapport à l’année dernière. A Cork, la moyenne est de 6,8% pour cette période.
Les nouveaux salariés de ces multinationales, qui viennent de France, d’Allemagne ou d’Italie entre autres, arrivent par dizaines chaque mois. Si une partie de ces expatriés rentre au pays au bout de quelques mois, une autre choisit de rester.
Conséquence : la demande en logements est toujours plus forte et le nombre d’offres toujours plus faible. Les Irlandais eux-mêmes ne sont pas épargnés par cette crise et doivent aussi s’armer de patience et de persévérance pour trouver un logement.
A Cork, où Apple et Amazon comptent parmi les plus gros employeurs de la ville, les loyers tournent aujourd’hui autour de 450 euros par mois, sans les charges, pour une chambre double dans une colocation. A Dublin, il faut compter un budget minimum de 500 euros pour vivre en colocation, en ville.
500 euros cash dans la poche
Chercher une coloc dans ces villes relève souvent du parcours du combattant pour les nouveaux arrivants. Plutôt que d’essuyer les refus à répétition, ou ne jamais avoir aucune réponse aux nombreux e-mails qu’ils envoient pour visiter, certains expatriés préfèrent chercher une maison à plusieurs. Mais les recherches sont tout aussi compliquées.
Laurie, 26 ans, tout juste installée à Cork pour le travail avec trois autres Françaises, raconte :
« Ça a été la galère. Il y a tellement de monde qui cherchent que les apparts partent en quelques minutes seulement. On cherchait sur Internet, on appelait une demi-heure après la publication de l’annonce et c’était souvent déjà loué.
Finalement, au bout de quinze jours, on a eu une visite, on y est allées à deux, mais avec 500 euros cash dans la poche pour payer la caution directement au propriétaire et éviter que la maison nous passe sous le nez. C’est comme ça qu’on l’a eue. Avoir du liquide nous a permis de griller la priorité aux autres visiteurs. Au total, on a dépensé 1 900 euros pour pouvoir emménager. »
Quasiment tous les nouveaux expatriés venus travailler dans les entreprises de Cork passent par la même galère que Laurie. Les nombreuses annonces de recherche de logements postées sur les groupes d’entraide sur Facebook sont là pour le prouver.

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