REPORTAGE - Selon une étude de l'Insee rendue publique ce mercredi, si près d'une famille sur dix est recomposée, deux sur dix sont désormais monoparentales. Composées à 85% de femmes, ces familles sont plus touchées par la pauvreté: 40% d'entre elles vivent sous le seuil de pauvreté. Dès lors face à ces difficultés financières, une pratique se développe: la colocation.
Un rapport de l'Insee, publié mercredi, fait état des transformations du couple et de la famille française au cours des vingt dernières années. L'un des constats qui ressort de cette étude est que les familles monoparentales sont de plus en plus nombreuses dans la société française. Plus précisément, deux familles sur 10 (20%) sont composées d'un parent vivant seul avec ses enfants. En 1999, les familles monoparentales ne représentaient que 16,3% des familles françaises.
Toujours selon cette enquête, ces familles sont composées à 85% de femmes, surtout des femmes non diplômées car elles ont en général leurs enfants plus jeunes. De plus, les familles monoparentales sont plus touchées par la pauvreté que les autres familles: 40% d'entre elles sont en dessous du seuil de pauvreté (fixé à 980 euros par mois en 2011, ndlr). Et pour ces familles monoparentales qui font face à des difficultés financières, une pratique se développe: la colocation.
"Une famille recomposée, sans les mauvais côtés"
RMC a rencontré à Paris deux mères séparées qui partagent un même appartement avec leurs enfants respectifs. Et ici, comme dans les grandes familles, on mange ensemble dans une ambiance animée. "On ne l'imagine pas du tout autrement, cela ne nous viendrait pas à l'esprit de manger séparément", explique Mélanie. Et d'ajouter en riant: "Cela ressemble à une famille recomposée mais sans les mauvais côtés".
Il y a plus de trois ans, sans les connaître auparavant, Ariane et son fils Joseph ont rejoint le grand appartement parisien de Mélanie et ses deux enfants, Clara et Harry. Les deux mamans venaient de se séparer de leur conjoint et cette décision a été prise avant tout pour des raisons financières comme l'explique Ariane: "Un loyer à Paris, seule avec un enfant, c'est très compliqué. Mais ce n'est pas seulement ça, c'est aussi le temps de garde par exemple: pouvoir sortir le soir en laissant ses enfants sans avoir besoin de payer une baby-sitter".
"Une cohabitation assez idéale"
"Pour mon fils, le fait d'habiter avec deux autres enfants, c'est comme un frère et une sœur", assure encore Ariane. Mais le soutien est aussi moral confesse Mélanie: "Je n'avais pas dans l'idée de vivre seule avec des enfants. Je trouve que c'est très dur de tenir le coup, d'être tous les jours-là. Notre cohabitation avec Ariane est donc pour le coup assez idéale".
Et de détailler les raisons: "J'y gagne le droit d'être fatiguée, de ne pas me laver le matin, de sortir le soir, d'être malade… Je n'ai pas fait les courses, c'est elle qui va les faire et inversement. Il y a vraiment une solidarité totale. Cela rend la vie 100 fois plus facile". Bien sûr pour les deux mamans, cette colocation est transitoire. Mais elles savent que leurs enfants garderont des liens forts quoiqu'il arrive.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire